L’urine de six personnes permettrait de couvrir les besoins en phosphore d’une vache laitière. Le phosphore alimentaire (ou phosphate) est une ressource finie d’origine fossile et son utilisation doit faire l’objet d’une attention renouvelée. La ration d’une vache couvre en général de l’ordre de 80 % de ses besoins en phosphore. Contrairement à certaines idées reçues, toutes les formes d’apports de phosphates sont équivalentes et utilisables par la vache. Une fois le phosphore digéré, ce sont principalement les bactéries du rumen, via la salive, qui l’utilisent pour plus de 80 %. Sur des systèmes d’alimentation verte de plus en plus plébiscités par le consommateur, il est primordial de mettre en œuvre des évaluations régulières de la teneur en phosphore des fourrages. En effet, les normes en la matière sont impossibles à établir car sujettes aux conditions climatiques, agro-pédologiques ou encore à la gestion des cultures et des récoltes. Pour des questions d’environnement, de préservation des ressources et de bien-être animal, la gestion des apports sur le court ou le long terme doit être maitrisée : une vache qui n’en dispose pas assez une journée ou trop le lendemain est une vache qui vit deux journées difficiles.