Enform d’espoir

Après 30 ans passés à la direction d’entreprises et d’investissement personnel dans la R&D, créer une entreprise dédiée à l’alimentation animale en 2019 est un vrai challenge. Mais la passion du vivant me pousse à poursuivre ces projets qui font sens pour moi avec un monde agricole en pleine mutation. Avec des partenaires industriels, des experts, des étudiants j’ai donc décidé de poursuivre ce qui m’anime depuis 30 ans, l’innovation en nutrition animale.

L’innovation c’est créer une nouvelle norme, introduire un nouveau concept pour répondre aux besoins du plus grand nombre. L’aventure débute avec un laboratoire d’analyses innovant dédié à la nutrition minérale avec le soutien de la société Oxfort et une ligne de produits ayant comme fil conducteur l’épigénétique (c.a.d. l’impact de la nutrition et de l’environnement sur l’expression des gènes pour le bien-être, la santé et la longévité des animaux).

De nouveaux projets sont déjà à l’étude avec de nouveaux partenaires et ne demandent que des jeunes talents pour les mettre en œuvre et des experts pour les guider (analyse du lait, valorisation de co-produits végétaux, nutrition des sols, spécificité de l’agriculture biologique…)

Cette aventure nous permet de faire d’heureuses rencontres comme le Dr K. Amin, stagiaire de VetagroSup. Khaled est un vétérinaire & agronome d’origine Syrienne plein de ressources, de saine curiosité et d’espoir.

Le ruminant phosphore-t-il ?

L’urine de six personnes permettrait de couvrir les besoins en phosphore d’une vache laitière. Le phosphore alimentaire (ou phosphate) est une ressource finie d’origine fossile et son utilisation doit faire l’objet d’une attention renouvelée. La ration d’une vache couvre en général de l’ordre de 80 % de ses besoins en phosphore. Contrairement à certaines idées reçues, toutes les formes d’apports de phosphates sont équivalentes et utilisables par la vache. Une fois le phosphore digéré, ce sont principalement les bactéries du rumen, via la salive, qui l’utilisent pour plus de 80 %. Sur des systèmes d’alimentation verte de plus en plus plébiscités par le consommateur, il est primordial de mettre en œuvre des évaluations régulières de la teneur en phosphore des fourrages. En effet, les normes en la matière sont impossibles à établir car sujettes aux conditions climatiques, agro-pédologiques ou encore à la gestion des cultures et des récoltes. Pour des questions d’environnement, de préservation des ressources et de bien-être animal, la gestion des apports sur le court ou le long terme doit être maitrisée : une vache qui n’en dispose pas assez une journée ou trop le lendemain est une vache qui vit deux journées difficiles.

Un verre de lait « du soir » avant de se coucher ?

L’incidence de la lumière sur la qualité des œufs des poules pondeuses est connue depuis longtemps. L’environnement lumineux impacte également la qualité du lait. En effet, le lait que les vaches produisent le soir contient dix fois plus de mélatonine que celui produit le jour. Le lait du soir fournirait donc une aide naturelle et efficace à l’endormissement du veau. L’adage du verre de lait tiède pour mieux dormir a sans doute pour origine le lait consommé juste après la traite du soir. Le « lait du soir » est donc un parfait anxiolytique naturel. Plusieurs sociétés en Europe commercialisent déjà ce lait particulier comme un alicament bénéfique pour le bien-être et le sommeil. Toutes les perspectives sont envisageables demain pour faire produire naturellement par les ruminants un lait thérapeutique sans modifier le génome mais en modifiant l’environnement de l’élevage. Nous avons ici un exemple épigénétique c.a.d. une modification de l’environnement qui impacte l’expression des gènes et la qualité du lait.